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L’accompagnement: de la fin de vie aux derniers instants
Rédigé par : Charles Simpson fondateur du site Obseques Infos
Article publié le 16/04/2020
Tout le monde est confronté, tôt ou tard, à la mort d’un proche. Dans le cas d’une maladie, beaucoup se pose la question de savoir comment bien accompagner son parent en fin de vie. Obsèques-Infos.com répond à vos questions.
Sommaire :
- LA FAMILLE ET LA FIN DE VIE
- LES DERNIERS INSTANTS
- LA RELATION SOIGNANT/MALADE
- UN REGARD DIFFICILE ET MARQUANT SUR LA MORT
- LOI N°2005-370 DU 22 AVRIL 2005 RELATIVE AUX DROITS DES MALADES ET À LA FIN DE VIE
LA FAMILLE ET LA FIN DE VIE
En tant que parent, il est difficile de gérer et d’accompagner un proche en fin de vie. A l’annonce d’une maladie, la famille peut être tout aussi affectée que le malade. Pour la personne malade, l’annonce de la maladie est généralement prise comme une désillusion, comme une mort imminente ou du moins, une confrontation violente celle-ci. Pour la famille, cette annonce peut être tout aussi difficile à entendre car elle s’imagine perdre son parent dans des délais assez rapides. Quoi qu’il en soit, il est important pour la famille de ne pas trop montrer son désarroi, sa tristesse puisque le malade aura besoin d’épaules solides sur lesquelles s’appuyer.
Egalement, la famille se doit de considérer la personne malade comme un homme avant tout. En aucun cas son statut ne doit prendre le dessus sur son rang social. Si il s’agit d’un père ou d’une mère de famille, il est important de l’intégrer dans les décisions à prendre pour la famille afin qu’il puisse, lui aussi, sortir de ce statut pesant.
Aussi, l’écoute est très primordiale. Les proches du malade doivent être à son écoute mais sans pour autant plaindre la situation dans laquelle il est, ce qui ne ferait qu’aggraver son état moral. La personne malade a généralement quelques difficultés à conserver son équilibre morale : les soins, les traitements, l’hôpital… ont une conséquence directe sur la santé morale d’où l’importance de ne pas le considérer comme un malade, de lui redonner la dignité et la confiance en lui qu’il peut avoir perdu. Face aux contradictions auxquelles le malade peut faire face, il faut savoir rester simple et toujours à l’écoute tout en respectant son avis et sa liberté.
LES DERNIERS INSTANTS
L’accompagnement d’un proche en toute fin de vie est l’accompagnement le plus difficile. En effet, il nécessite que l’accompagnant soit une personne forte car celle-ci sera confrontée brutalement à la mort. C’est une position difficile à adopter dans la mesure où s’il s’agit d’un proche, il sera directement affecté par son décès et ne pourra que très difficilement s’en détacher alors que la personne en fin de vie a besoin d’un accompagnant fort moralement.
En fait, l’accompagnement des derniers instants est un travail d’équipe dans lequel le corps médical joue un rôle primordial. Il permet à la famille, et notamment à l’accompagnant, d’être un peu plus soulagé ou rassuré. Le corps médical permet d’introduire une pause, un moment de répit dans ce moment complexe.
Les médecins préviennent généralement la famille lorsque le décès est imminent. Cependant, il est possible que la personne en fin de vie ne décède pas directement. S’en suit alors une situation émotionnelle complexe pour la famille, puisqu’elle est plongée entre la mort et la vie, l’espoir et la résignation, l’attente et la douleur.
Le corps médical peut aussi suspendre les traitements médicamenteux si le patient en demande l’interruption. En effet, la loi précise que les médecins peuvent cesser les soins thérapeutiques lorsque le patient est en fin de vie et que ces derniers n’auront plus aucun effet bénéfiques sur la personne malade.
LA RELATION SOIGNANT/MALADE
La relation entre le soignant et le malade est une relation à la fois particulière et privilégiée. En effet, entre ces derniers, c’est une relation de confiance qui s’instaure : le patient doit avoir confiance en son soignant pour que sa maladie lui apparaisse comme moins pénible. Cette confiance est donc très importante dans la mesure où si elle est absente, le patient pourra se retrouver dans un état dépressif, subissant davantage sa maladie que la combattant. Un soignant ne doit jamais considéré un malade, même en fin de vie, comme s’il était déjà décédé. Même à un stade très avancé de la maladie, c’est toujours la vie qui prime sur la mort.
On peut considérer qu’aujourd’hui, les conditions de traitements sont beaucoup plus performante qu’autrefois et donc que le décès intervient en ultime recours, quand plus aucun traitement ou opération ne peut allonger la durée de vie du patient. Il semble indispensable de préciser que, comme le désigne son nom, le soignant est là pour soigner, c’est pourquoi les questions concernant l’euthanasie sont très complexes à aborder à la fois pour le corps médical comme pour la société en général.
Au point de vue législatif, la fin de vie est très règlementée. La loi du 22 Avril 2005 relative à la fin de vie ne légalise pas l’euthanasie mais indique que les traitements ne doivent pas être poursuivis dans une « obstination déraisonnable ». Elle indique également que des anti-douleurs peuvent être administrés à un patient en fin de vie, même si ces derniers écourte la vie du malade.
UN REGARD DIFFICILE ET MARQUANT SUR LA MORT
Les derniers instants de vie d’un proche sont souvent insoutenables pour la famille de ce dernier. L’aspect de la personne en fin de vie peut changer et parfois être choquant pour la famille. Le plus percutant est souvent la couleur de la peau, qui devient cireuse. Ces moments sont les plus ardus à supporter pour la famille mais ce sont aussi ceux qui seront à la base du travail de deuil. (lien avec l’article travail du deuil) car ils constituent les premiers adieux à la personne malade. Egalement, lors de ces instants pénibles, les liens entre les différents membres de la famille sont forts et restent souvent gravés à vie dans la mémoire de chacun d’où l’importance de ne faire aucun faux pas.
LOI N°2005-370 DU 22 AVRIL 2005 RELATIVE AUX DROITS DES MALADES ET À LA FIN DE VIE
« Ces actes [de soins] ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l’article L. 1110-10. Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. »