Le Deuil de ses parents : comment faire ?
Rédigé par : Charles Simpson fondateur du site Obseques Infos
Article publié le 15/06/2020
Bien qu’elle soit inévitable, on y pense rarement comme quelque chose d’écrit à l’avance. Mais quand la mort de ses parents arrive, il s’agit d’une épreuve difficile qui peut être lourde de conséquences.
Sommaire :
Devenir orphelin
Nos parents sont à l’origine de ce que nous sommes, de notre moi réel. C’est la base de notre identité la plus profonde : notre nom. Et quand on perd nos parents, c’est une partie de cette identité qui disparait qui avec eux.
Après cette disparition, nous n’avons plus l’impression d’être l’enfant de quelqu’un, parce que nos parents ne sont plus là. Ainsi, une profonde transformation de notre identité intervient, créant une perte de nos repères et une nécessaire remise en question de notre propre place dans notre environnement familial.
Lors de ce traumatisme, certaines personnes ont l’impression de devenir réellement adultes à la mort de leurs parents. Le fait de ne plus avoir d’ascendants créé alors une sorte de crise identitiare qui conduit à prendre conscience que nous sommes désormais totalement responsables de nous-mêmes, mais seuls au monde. Désormais, on sait qu’ils ne seront plus là pour nous apporter des conseils ou remplir leur rôle sécuritaire si rassurant. Nos parents sont souvent les seules personnes de qui on acceptait de se faire dire certaines choses, sans compter qu’ils ont été les principaux témoins de toute notre histoire.
Un sentiment d’insécurité et d’abandon peut nous submerger : les émotions que l’on éprouve lors du deuil de nos parents sont très particulières et très fortes. D’une certaine manière, ce n’est pas l’adulte qui pleure son parent, mais l’enfant qui est en nous, le petit garçon, la petite fille.
Un Nouveau Moi
La relation avec nos parents est unique pour chacun d’entre nous. Après leur disparition, certains ressentent une tristesse intense pendant quelques jours, d’autres pendant des mois ou des années. Cela dépend de nombreux facteurs : d’abord notre personnalité, puis la relation que l’on entretenait avec nos parents, ou notre âge, mais également les circonstances de leur mort, mais aussi le soutien de notre entourage. Ainsi, le travail de deuil peut être différent d’une personne à une autre. Il n’y a pas de travail de deuil « normal » après la perte de ses parents. Chaque deuil, court ou long, modéré ou intense, est le résultat de ces multiples facteurs.
Paradoxalement, perdre nos parents peut en même temps nous faire sentir qu’on arrive à l’âge adulte. On réalise que la mort existe concrètement et inévitablement, la perte de nos parents nous ramène à notre propre mortalité. Mais ça peut aussi être le départ d’une nouvelle étape de sa vie : on peut alors décider de nos projets, de ce que l’on veut accomplir et de devenir une personne à part entière, construite par cette disparition.
Enfin, nos parents étant souvent le ciment de notre clan, leur mort entraîne inévitablement quelques remaniements de la structure familiale. Sans parents, la dynamique de la famille change complètement, on n’est plus « obligés de bien s’entendre » pour faire plaisir aux parents. On peut établir la relation qu’on veut les uns avec les autres, sans obligation. Certains se rapprochent, d’autres s’éloignent.